La première session ordinaire 2021 du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est entrée dans le vif du sujet le 29 mai 2021. Trois pays, le Niger, le Benin et la Guinée Bissau ont été présenté leurs rapports-pays en plénière, suivi de débats. Ces présentations ont porté sur les situations politique, sécuritaire, sanitaire, des droits de l’homme et l’état de mise en œuvre des textes de la Communauté régionale.
Les exposés à cette première session ordinaire 2021 ont porté sur la période de janvier 2020 à mai 2021.
Le Niger dans son rapport souligne que l’élection présidentielle, les législatives, les régionales et les municipales se sont déroulées globalement « dans un climat apaisé, dans la plus grande transparence et de façon inclusive ». Il signale néanmoins « les vives contestations de la part de l’opposition » à l’annonce de la victoire de Bazoum Mohamed et la « tentative de coup d’Etat », deux jours avant la prestation de serment du nouveau président.
Sur le plan de la sécurité, la lutte contre le terrorisme a été mise en relief dans le rapport du Niger. Il y ressort que les attaques récurrentes que subit le pays depuis 2012 ont occasionné 105.000 déplacés internes tandis que l’insécurité dans le nord du Nigeria voisin a obligé 130.000 Nigérians à se réfugier au Niger et provoqué le retour forcé de 30 000 Nigériens chez eux.
La délégation béninoise, décrivant la situation dans ce pays, a mis en exergue la réforme constitutionnelle initiée par le président Patrice Talon. Selon son rapport, si cette réforme « ne marque pas l’avènement d’une nouvelle République, (elle) comporte des modifications profondes. » Au nombre de ces « modifications profondes », le rapport cite, entre autres, la révision du nombre de sièges des députés à l’Assemblée nationale qui passe de 83 à 107 ; la limitation du nombre de mandats des députés à trois ; la précision sur les deux mandats du président de la république, arrêtés à deux dans sa vie ; le parrainage des candidats à la présidentielle ; le renforcement du statut de l’opposition et l’amélioration du financement public des partis.
La délégation de la Guinée Bissau a décrit pour sa part, une situation politique nationale inquiétante suite à la crise politique et institutionnelle née de l’élection présidentielle de novembre-décembre 2019. Ce contentieux électoral aux multiples rebondissements, selon le rapport, a impacté la situation sécuritaire et des droits de l’homme dans le pays au cours de l’année 2020. Il souligne néanmoins que malgré l’instabilité induite des crises politiques successives, la Guinée Bissau a préservé certains acquis en matière de droits civils et politiques.
En matière de santé, ce sont les efforts gouvernementaux dans la lutte contre la Covid 19 qui ont été dépeints dans les rapports des tois pays. Des initiatives pour stopper la propagation du virus, aux programmes de vaccination contre cette pandémie, sans oublier son impact négatif sur l’économie et le processus d’intégration régionale. Chacun des 3 rapports a mis en évidence les défis auxquels font face leurs pays respectifs du fait de la survenue de la Covid 19 et ont appelé à une coordination des mesures de riposte des Etats membres de la CEDEAO afin de bouter cette pandémie hors de la région.
Avant la présentation des rapport pays, deux députés burkinabè ( Dissan Boureima Gnoumou et Tibo Jean Paul Tapsoba) et un du Togo (Bolouvi Patrick Kodjovi Senan ) ont prêté serment.