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Le président du parlement de la CEDEAO dénonce les modifications constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir

« Lorsque les propositions de modification de la Constitution protègent l’élite dirigeante au détriment des citoyens ou compromettent la vraie nature de la démocratie constitutionnelle, accordant ainsi au président sortant un avantage indu pour proroger son mandat, alors il y a un problème. »

Le président du parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Sidie Mohamed Tunis, n’est pas allé de main morte pour dénoncer les tripatouillages constitutionnels pour se maintenir au pouvoir.

Il a fait cette déclaration au cours de la cérémonie d’ouverture du séminaire parlementaire de haut niveau, présidé par le président du Ghana, Nana Akufo Addo, mercredi 13 octobre 2021 à Winneba, localité située à 60 km d’Accra la capitale ghanéenne.

Tout en condamnant les coups d’Etat en Afrique, notamment ceux du Mali et de la Guinée, le président Tunis a attiré l’attention des participants sur le phénomène qui consiste à modifier la Constitution d’un État à l’approche d’une élection ou avant l’expiration du mandat du président sortant.

« En vérité, cette pratique fait perdre les acquis que nous avons réalisés en tant que Communauté, en plongeant la région encore plus dans le chaos et en créant un risque sérieux d’atteinte à la réputation de la CEDEAO en tant qu’Institution. Si nous ne prenons pas des mesures fermes et décisives contre cette vilaine tendance, la CEDEAO sera non seulement perçue comme un organe d’États en faillite mais elle sera effectivement en faillite », a martelé le président du parlement communautaire.

Celui-ci n’a pas manqué de dénoncer la fraude électorale, la privation du droit de vote, la violation de la liberté de parole et de la liberté de la presse qui « sont autant de vices qui compromettent le système électoral d’un pays et font disparaître les principes fondamentaux de la démocratie »

Le président Tunis n’est pas seulement resté dans la dénonciation. Il s’est montré optimiste en souhaitant vivement que le séminaire puisse proposer d’éventuelles solutions aux différentes lacunes constatées dans la tenue des élections dans la région.

Il a la ferme conviction que le séminaire permettra d’identifier les insuffisances ainsi que les bonnes pratiques dans l’organisation des élections dans les États membres.

Sidie Mohamed Tunis a également plaidé, au cours de son intervention, pour l’élection des députés de la CEDEAO au suffrage universel direct.  Cette élection directe demeure le programme politique phare de son mandat

« En tant que président du parlement de la CEDEAO, je suis engagé à faire de l’élection au suffrage direct des députés du Parlement, l’un des héritages démocratiques les plus marquants de la législature en cours », a-t-il clamé.

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