L’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) devrait renforcer ses capacités à mener des recherches plus pertinentes et à soutenir les États membres dans la fabrication de médicaments et de vaccins pour le traitement de la COVID-19 et d’autres maladies infectieuses dans la région.
C’est l’une des recommandations issues de la réunion délocalisée du parlement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a eu lieu du 10 au 13 novembre 2020 à Bissau. La commission mixte agriculture, environnement et ressources naturelles | industrie et secteur privé | santé | énergie et mines | affaires sociales, genre et promotion de la femme du parlement de la CEDEAO s’est réunie dans la capitale bissau guinéenne autour du thème « La production agricole et la sécurité alimentaire dans la région CEDEAO sous l’impact de la pandémie de la COVID-19 ».
La rencontre de Bissau recommande également que la Commission de la CEDEAO aide les pays membres à attirer des investissements dans l’agriculture afin d’améliorer la production et la transformation des produits agricoles.
Des experts de hauts niveau issus de la Commission de la CEDEAO, de l’OOAS (une institution spécialisée de la CEDEAO), du ministère de l’Agriculture de la Guinée Bissau et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont présenté des exposés à l’intention des députés sur des sujets liés à la pandémie de la COVID-19, à la production et la productivité agricoles et à la sécurité alimentaire dans la région ouest africaine.
Il ressort des différentes présentations que les États membres de la CEDEAO ont mis en place divers mécanismes de coordination et de lutte contre la pandémie en tenant compte des spécificités de chaque État. Il existe des comités présidentiels/ministériels et des groupes de travail chargés de la coordination des réponses nationales. Les principaux objectifs des organes de coordination sont, entre autres, la préservation des vies humaines, l’endiguement de la propagation du virus, la mise en place des mesures palliatives en faveur des populations vulnérables, la mise en place de systèmes de protection des économies nationales et locales et le développement de filets sociaux.
Les députés de la commission mixte ont reconnu la pertinence du thème de la réunion. Toutefois, ils ont souligné que les préoccupations ne devraient pas se limiter à la COVID-19. Les députés ont admis que la COVID-19 est un phénomène mondial. Cependant, sur le continent africain, en particulier en Afrique de l’Ouest, il existe d’autres maladies infectieuses très graves qui ont des taux de mortalité plus élevés au sein des populations. Les députés de la commission mixte se sont montrés également très préoccupés par l’impact des mesures mises en place par les Etats de la région pour endiguer la pandémie, notamment le confinement, la fermeture des frontières et les restrictions de voyage. Toutes ces mesures ont de graves répercussions sur les économies des pays de la région.
Les députés ont néanmoins reconnu que la COVID-19 et les mesures restrictives ne vont pas disparaitre de sitôt. Les populations doivent par conséquent s’adapter à cette « nouvelle norme » de vie. Ils les ont exhortées au respect des mesures de protection sanitaires (port du masque, distanciation physique et lavage régulier des mains.)
Pour le développement agricole et la lutte contre la COVID-19 en Afrique de l’Ouest, « le Parlement s’engage à soutenir la Commission de la CEDEAO et d’autres institutions de sorte à garantir des services de santé essentiels, à faciliter les activités transfrontalières, ainsi que l’allocation de ressources pour financer les efforts qui sont orientés vers la sécurité alimentaire et le développement agricole dans toute la région », a conclu le président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis.