Des experts ont longuement examiné les problèmes liés à l’itinérance des réseaux téléphoniques dans la région ouest africaine lors de la réunion délocalisée de Commission mixte du Parlement de la Communauté economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mercredi 28 juillet 2021, à Winneba, au Ghana.
Dans sa communication présentée aux députés Frederick Opare-Ansah, Consultant en télécommunications et Président par intérim du Conseil d’administration de la « Ghana Communications Technology University”, a fait comprendre que les services d’itinérance nécessitent l’attribution de ressources de réseau par le réseau étranger au dispositif en itinérance pour l’exécution de ses fonctions. Il a également expliqué que les opérateurs de réseaux ont généralement des accords d’itinérance bilatéraux pour permettre à leurs abonnés d’être en itinérance sur d’autres réseaux et vice versa. Pour promouvoir l’itinérance mobile dans la région, il a recommandé que les États membres de la CEDEAO élaborent des politiques telles que le partage des ressources réseaux, la portabilité des numéros mobiles et un régime réglementaire plus strict au niveau régional, y compris les tarifs d’abonnement et les tarifs de gros entre les opérateurs de télécommunications.
Pour sa part, M. Mawulu Amoa, Chargé de Programme, Télécommunications et Réseaux à la Commission de la CEDEAO, a présenté une communication sur la mise en œuvre du Règlement de la CEDEAO portant sur l’itinérance. Il a indiqué que le défi n’est pas seulement l’absence de réglementation mais celui de la mise en œuvre. M. Mawulu Amoa a également fait état des responsabilités des parties prenantes en vertu du Règlement. Il a notamment indiqué que les États membres doivent veiller au respect du Règlement sur leur territoire et promouvoir l’interconnectivité transfrontalière des infrastructures TIC et s’assurer également que toutes les taxes supplémentaires sont supprimées sur le trafic d’itinérance intracommunautaire entrant. Aussi, les opérateurs de réseaux mobiles de chaque pays doivent-ils mettre en œuvre le nouveau régime tarifaire conformément au Règlement et à la demande de l’Autorité nationale de régulation. S’agissant du Plan d’action de la Commission de la CEDEAO, M. Mawulu Amoa a indiqué que le comité technique et les agences nationales de régulation devraient élaborer la proposition de tarifs plafonds communs et harmonisés dans l’espace CEDEAO, avant le 31 mai 2021.
À la lumière de ce qui précède, les deux experts ont reconnu qu’il existe des défis liés à l’itinérance, eu égard notamment à faible législation et au cadre de mise en œuvre. Ils ont donc recommandé aux parlementaires de ne pas limiter leurs efforts à la fourniture d’une législation efficace, mais également de tenir les parties prenantes responsables de la bonne mise en œuvre dans leur pays, dans l’intérêt des populations. Les parlementaires ont aussi été invités à créer et à mettre en œuvre des cadres juridiques pour protéger la vie privée et les droits à l’éducation, tout en utilisant la technologie pour améliorer la gestion des données démographiques qui est essentielle pour la planification des élections, la promotion d’une administration rapide de la justice, la paix et la sécurité.