Selon une enquête d’Afrobaromètre, presque 80 % des citoyens ouest-africains interrogés ont indiqué qu’ils préféraient choisir leurs dirigeants à travers des élections plutôt que par d’autres moyens. Cependant, ce soutien a diminué au fil du temps dans certains pays. Entre 2011 et 2020, la proportion des Ghanéens qui soutiennent les élections comme mode préféré pour choisir leurs dirigeants a baissé de 11 %, de 10 % au Cap Vert et en Côte d’Ivoire, de 5 % au Nigéria et de 3 % en Guinée. Ce n’est qu’en Sierra Leone que ce taux a augmenté de 11 %.
C’est ce qui ressort principalement de la communication inaugurale de Mohamed Ibn Chambas, ancien président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et modérateur du séminaire parlementaire de haut niveau sur les enjeux des systèmes électoraux en Afrique de l’Ouest, mercredi 13 octobre 2021 à Winneba (Ghana).
« Si nous ne faisons pas attention à cet aspect de notre expérience démocratique, alors nous mettrons en péril la démocratie elle-même. Car non seulement les populations n’auront aucune raison de continuer d’avoir confiance au processus, mais la sécurité de nos nations sera menacée », a averti M. Chambas.
Pour une bonne gouvernance démocratique, Mohamed Ibn Chambas a fait un tour d’horizon du cadre institutionnel, de la qualité des élections, du dialogue entre les partis, du rôle des médias, de l’équilibre entre les genres, du financement des campagnes électorales et de la limitation des mandats.
Concernant le dernier point, sa communication mentionne que selon une enquête d’Afrobaromètre réalisée dans 10 des 15 États membres de la CEDEAO, 77 % des personnes interrogées veulent que les présidents respectent la limitation des mandats.
« Le désir d’effectuer des modifications dans le but de rester au pouvoir est un phénomène que la Communauté doit considérer comme une source majeure de conflit et la cause de coup d’État », a asséné M. Chambas.