La persistance de la COVID-19 et les menaces récurrentes contre la sécurité des personnes et des biens dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) restent les principaux chocs qui entravent l’intégration et le développement économique de la région.
C’est ce qui ressort du rapport sur l’état de la communauté présenté par le président de la commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou, au parlement de la CEDEAO à Abuja, mercredi 2 juin 2021. Il s’est plié à cet exercice, devant les parlementaires communautaires réunis au grand complet, en vertu de l’article 32 de l’acte additionnel renforçant les prérogatives du parlement qui stipule : « A chaque session ordinaire du parlement de la CEDEAO, le président de la commission présente un rapport général sur l’état de la mise en œuvre du programme de travail de la communauté ». M. Brou s’est adressé à la plénière des élus de la communauté avec méthode et la conviction que la CEDEAO peut « améliorer les capacités régionales pour la résilience post COVID-19 ».
Jean Claude Kassi Brou a expliqué avec pédagogie à son auditoire que si tout n’est pas rose dans l’espace CEDEAO, l’espoir en des lendemains meilleurs est permis.
Concernant la pandémie COVID-19, le rapport présenté fait ressortir, selon les données de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), une institution spécialisée de la CEDEAO, qu’au 30 mai 2021, on enregistrait dans l’espace communautaire 473 074 cas de contamination ayant causé 6235 décès.
Sur le plan sécuritaire, de janvier à mai 2021, les pays membres de la CEDEAO ont subi 714 attaques qui ont fait 2089 morts, principalement au Burkina, au Mali, au Niger et au Nigeria. En fin mai 2021, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) signalait plus de 3 700 000 personnes déplacées internes et environ 450 000 réfugiés en Afrique de l’ouest.
Les situations sanitaire et sécuritaire, sans être catastrophiques comparées à celles d’autres parties du monde, ne sont pas non plus reluisantes d’autant plus que leurs impacts sont des plus dommageables à l’économie et au processus d’intégration régionale. Jean Claude Kassi Brou a fait ressortir que ces deux chocs ont annihilé la croissance, aggravé l’inflation et accru le déficit budgétaire des Etats et leur dette publique. Par ailleurs, les menaces sanitaires et sécuritaires ont entrainé la fermeture des frontières des Etats membres, restreint la libre circulation des personnes et des biens ainsi que la baisse des prix des produits d’exportation.
Outre ces problèmes économiques, les tensions postélectorales et la crise malienne sont à signaler parmi les facteurs centrifuges de la stabilité régionale.
Cependant, selon le président de la commission, les pays membres de la CEDEAO restent résilients et disposent de suffisamment de ressorts et de ressources pour rebondir et aller de l’avant dans le processus d’intégration. La « vision 2050 de la CEDEAO », un plan d’action conçu suivant un processus inclusif et consultatif des principaux acteurs politiques et de la société civile est en cours de validation, a-t-il souligné. Ce plan sera le nouveau référentiel dans la poursuite des objectifs de l’intégration régionale pour les trente prochaines années.