Le Parlement de la CEDEAO a élaboré une stratégie régionale pour mettre un terme à toutes les formes de répression contre les femmes. Cette démarche fait suite aux recommandations de la réunion délocalisée de la Commission mixte Affaires sociales, Genre et Promotion des femmes | Éducation, Science et Culture | Santé, qui s’est tenue du 13 au 17 avril 2021, à Monrovia, au Libéria autour du thème : « Autonomisation des femmes dans l’espace de la CEDEAO. »
La cérémonie d’ouverture de cette réunion délocalisée a eu lieu le mardi 13 avril 2021, en présence du Président de la République du Libéria, S.E. George Manneh Weah ; du Président de la Chambre des représentants du Libéria, le Dr Bhofal Chambers ; du Ministre des Affaires étrangères du Libéria, M. Dee – Maxwell Saah Kemayah ; du Ministre de la Condition féminine, de l’Enfance et des Affaires sociales du Libéria, Mme Williametta Saydee-Tarr ; et de la Présidente du Groupe des femmes parlementaires du Libéria, Dre Rosanna Schaack.
Le discours de bienvenue a été prononcé par le sénateur Edwin Melvin Snowe, chef de la délégation libérienne au Parlement de la CEDEAO ; alors qu’un message de solidarité a été prononcé par S.E. l’Ambassadrice Clar Marie Weah, Première Dame de la République du Libéria. Dans son discours d’ouverture, le Président du Parlement de la CEDEAO, l’Honorable Sidie Mohamed Tunis, a soutenu qu’il est temps d’agir et de moins discourir en ce qui concerne l’autonomisation des femmes dans la sous-région.
Après plusieurs jours de délibérations entre les membres de la Commission mixte et les experts, des recommandations ont été formulées dans le rapport présenté avant la cérémonie de clôture de la réunion. La Commission mixte a conclu que si l’on ne s’attaque pas à l’éducation aux aspects socioculturels, traditionnels ou religieux, la représentation et la participation des femmes en politique resteraient à un niveau bas, en particulier dans la région de la CEDEAO. La Commission mixte a également identifié le manque d’accès aux financements, aux facilités de crédit et aux prêts comme des obstacles aux progrès vers l’autonomisation des femmes.
Les membres de la Commission mixte ont pris acte du fait que malgré l’adoption de plusieurs politiques sur l’égalité des genres, la plupart des pays ont des difficultés à mettre en œuvre le système de quotas, n’atteignant pas le seuil de 30% de la participation des femmes à la vie politique. Toutefois, la Commission mixte a estimé que le système de parité est plus avantageux que le quota, mais a suggéré la nécessité de renforcer les politiques de parité et de rester ferme dans son application.
Les principales recommandations formulées en vue de l’autonomisation des femmes dans la sous-région peuvent être résumées comme suit :
– La Commission de la CEDEAO devra organiser une conférence régionale sur les mutilations génitales féminines (MGF) afin d’élaborer une politique régionale viable en la matière, y compris des mesures qui criminalisent la pratique des MGF et les mesures punitives à appliquer aux contrevenants.
– Le Parlement de la CEDEAO devra élaborer un projet de loi régionale en matière de discrimination positive ou une approche régionale commune sur la parité des genres, qui soit juste et équilibrée
– Le Parlement de la CEDEAO devra également s’assurer que chaque délégation nationale de députés soit représentée par au moins une femme au niveau des bureaux des commissions permanentes, afin de garantir une participation des femmes au processus de prise de décisions
La Commission mixte a, en outre, recommandé au Parlement de la CEDEAO de conduire une mission de sensibilisation dans les États membres sur la nécessité de renforcer les capacités et la confiance en soi des femmes ; et de plaider en faveur de l’élaboration d’un texte communautaire sur la parité des genres. Le Parlement a aussi été instamment invité à organiser une réunion avec les Ministres en charge des questions du genre, pour discuter de la question de la participation des femmes en politique. De même, l’instauration de visites régulières aux frontières pour superviser les questions de genre et discuter avec les commerçantes transfrontalières informelles a été jugée pertinente.
Dans sa Motion de remerciements, l’Honorable Laadi Ayi Ayamba, parlementaire du Ghana, a remercié tous les participants pour avoir fait de la réunion de la Commission mixte un véritable succès. Quant à l’Honorable Président Sidie Mohamed Tunis, il a rassuré la sous-région des efforts soutenus et constants qui garantiront que les femmes d’Afrique de l’Ouest ne sont pas reléguées au second plan.