Les 1500 km de frontière entre le Niger et le Nigeria sont toujours fermés sur décision du président Buhari. La région de Maradi, côté nigérien, commence à ressentir les effets négatifs de cette fermeture sur l’économie locale. Tout tourne au ralenti. Les commerçants et les transitaires ne comprennent pas la décision du grand frère nigérian alors que les fraudes se multiplient.
Près de deux mois après la fermeture de la frontière, les commerçants nigériens ne comprennent toujours pas le grand frère nigérian.
« On a tellement en commun ! On ne peut pas comprendre qu’on se retrouve quand même asphyxiés au bout de semaines ou trois semaines d’une fermeture de frontière. De toutes les façons, on ne les fera pas sans eux, mais eux aussi, ils ne feront pas sans nous », regrette un commerçant de Maradi.
L’exportation du bétail, qui constitue une des principales mamelles de l’économique régionale, est en chute libre.
« Avant, les clients venaient à chaque fois pour acheter, des gens du Nigeria qui venaient avec des camions. Maintenant, en tout cas depuis la fermeture, vous voyez que rien ne marche », constate Ousmane Ali, secrétaire général des exportateurs de bétail.
Pour le représentant du Conseil nigérien des utilisateurs des transports, la contrebande s’est accentuée depuis la fermeture des frontières. « Le trafic se fait sur des motos. Et même leurs marchés sont plus touchés que nos marchés, parce que c’est à travers les frontières que les Maliens, les Tchadiens, les Camerounais, les Soudanais, viennent payer des produits sur leurs marchés », nous explique Souleymane Aboubacar.
Pas de répit pour les taxis-motos : pour elles, toutes les routes mènent au Nigeria, à travers les champs de mil et de Sorgho. Car ce qui est interdit par le Nigeria passe en contrebande avec la complicité de douaniers nigérians. L’Etat nigérian y perd, mais les douaniers, eux, se remplissent les poches.